Iris

Iris

Gallimard, 1991, 272 pages
ISBN : 978-2-07-072363-8
Prix Fénéon 1992

La région n’avait pas de nom sur les cartes. Le curé y préconisait la paresse, tandis qu’on s’échinait à séparer le charbon de la roche.
L’amour y était fort comme de la dynamite.
Pierre Fontaneyre a passé sa vie à la recherche d’Iris, rencontrée sur une barque, dans Paris inondé, et retrouvée plus tard à Saint-Genêt.
Pierre, aujourd’hui centenaire, voit défiler tout le Saint-Genêt d’autrefois, avec sa statue miraculeuse, le baptême de la cloche, ses maisons qui s’effondraient la nuit, ses feux de Bengale, les automates de Virgile, les écrevisses, la glycine, le sulfate de cuivre, le perroquet qui inventait des paroles de chanson, le Dauphin d’Auvergne et le roi Salomon, les lettres égarées par la Poste aux Armées, les interrogatoires de la Milice, les grosses bétonnières du barrage. Et Iris.
Iris. Seuls ceux qui l’ont connue peuvent comprendre.

Une vraie fougue, une vraie passion d’écrire, un élan qui emporte le lecteur de la crue de 1910 à Paris au creux d’une vallée d’Auvergne et le ravit avec une éblouissante histoire d’amour qu’on ne peut oublier, qui hante la mémoire, qui donne envie d’aimer, de lire et d’ouvrir à nouveau le livre sitôt fermé. L’histoire d’Iris et de Pierre Fontaneyre, sur fond de fresque d’un village de mineurs bientôt englouti par les flots d’un barrage, mériterait de figurer parmi les quelques romans cultes contemporains que chacun de nous élit secrètement.
Monique Gehler,
L’Événement du jeudi, 12 décembre 1991.

Voici le livre des merveilles du pays des volcans, ses heures glorieuses et mythologiques.
L’écologie, le retour à la terre, c’est un peu démodé. Quant à l’amour fou, quoi de plus rasoir ? Les quatre-vingts ans de passion du vaillant centenaire auraient pu tourner au supplice. Mais non. Laget n’est jamais mièvre. Et son double roman sur le tendre mystère d’une liaison irréductible et sur la lente désagrégation d’un monde procure un vrai bonheur de lecture.
Dominique Guiou,
Le Figaro, 30 septembre 1991.

On va répétant qu’il n’y a pas de bonne littérature avec de bons sentiments. À lire ce roman à la fois cruel et enchanteur, on se dit que c’est peut-être surtout parce que c’est affreusement difficile : faire dire « je t’aime » à un personnage en 1991 relève de l’exploit. Sans céder le moins du monde aux artifices du mélo, Thierry Laget, avec beaucoup d’humour, de finesse et d’intelligence, prouve que c’est possible.
Michel Crépu,
La Croix, 9 septembre 1991.